Le nécessaire essor des alternatives à la voiture individuelle

La voiture s’est imposée depuis la Seconde Guerre mondiale 

La voiture est devenue particulièrement centrale dans la mobilité des Français après la Seconde Guerre mondiale. « On passe d’environ une voiture pour vingt-cinq habitants en 1950 à une voiture pour deux habitants en 2000 », rappelle Aurélien Bigo dans son livre « Voitures : Fake or not ? ». « Une telle croissance de l’usage est rendue possible par la hausse du niveau de vie, l’aménagement d’infrastructures routières et du territoire pour la voiture, ainsi que l’accès croissant à une énergie abondante », détaille le chercheur. Et au-delà des conjonctures propices à son développement, la voiture a peu à peu gagné le cœur des Français « car [elle] permet un trajet direct de porte à porte, sans temps d’attente ni de correspondance. […] Et s’il s’agit d’un des postes significatifs de dépense (…), sa part reste globalement raisonnable eu égard aux services rendus », souligne le rapport de prospective des transports et de la mobilité 2040-2060 de France Stratégie, publié en février 2022. « Les modes doux et actifs ne sont significatifs que sur des distances très faibles et les modes collectifs ne sont majoritaires que dans les zones ou axes très denses », précise France Stratégie.

Bon à savoir

Dans son livre « Voitures : Fake or not ? », Aurélien Bigo précise que « posséder une voiture revient à environ 4 000 euros par an en moyenne entre le coût du carburant, celui de l’achat du véhicule et son amortissement, mais aussi le coût d’entretien et de réparation, l’assurance, les péages et le stationnement ».

Le nécessaire essor des alternatives à la voiture individuelle

Pourtant, selon Aurélien Bigo, il faut – si l’on veut atteindre les objectifs de neutralité carbone à horizon 2050 – « essayer de remplacer la voiture par d’autres solutions plus sobres et plus pertinentes quand c’est possible : la marche ou le vélo quand les distances le permettent, ou bien les transports en commun quand les flux de déplacements sont suffisants ». Le chercheur évoque également d’autres usages de la voiture, moins individuels, tels que le covoiturage et l’autopartage« Si, par exemple, on n’a pas de voiture au quotidien mais que de temps en temps, pour un trajet plus long, on a besoin d’une voiture, la louer ponctuellement peut participer à la transition et permettre d’autres pratiques de mobilité au quotidien », estime-t-il.

Toutes les prospectives montrent que la voiture gardera malgré tout une place importante dans les mobilités.

Dans son scénario « Génération frugale », l’Ademe imagine une réduction de 55% du nombre de trajets en voiture d’ici à 2050 et même une réduction de 26% des déplacements au global**. Dans cette hypothèse, « la voiture n’est plus majoritaire mais malgré tout, elle reste un mode de transport très fortement utilisé », conclut Aurélien Bigo chercheur sur la transition énergétique des transports. D'où l'importance, pour se donner les moyens d'atteindre les objectifs de neutralité carbone, d'électrifier progressivement le parc automobile de façon à limiter son impact.

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